Les déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI) représentent un enjeu majeur pour les centres de tri et de gestion des déchets. Ces déchets, qui incluent des aiguilles, des seringues, des cathéters, des sondes urinaires ou encore des emballages contenant des substances potentiellement infectieuses, sont générés lors de soins médicaux, aussi bien à domicile par les patients en auto-traitement que par les professionnels de santé mais aussi les vétérinaires. Une mauvaise gestion de ces déchets dans les circuits de collecte sélective peut entraîner des risques considérables pour la santé des agents de tri et de maintenance.
La présence inattendue de DASRI dans les centres de tri
Dans les centres de tri, tels que celui d’Avranches en Normandie, les agents de tri sont souvent confrontés à une situation inquiétante : la présence de DASRI parmi les déchets ménagers. En raison de leur petite taille, ces déchets peuvent facilement passer inaperçus sur les tapis roulants.
Ces déchets sont particulièrement dangereux. Coupants et piquants, ils peuvent contenir des agents pathogènes transmissibles, les rendant hautement infectieux. De plus, les objets comme les aiguilles représentent un risque majeur de blessure. Le personnel des centres de tri, en contact direct avec ces déchets, peut se retrouver exposé à des blessures par piqûre ou coupure, avec des conséquences sanitaires graves.
Des accidents de piqûres préoccupants
Bien que les installations visent à automatiser le tri et à limiter la manipulation directe, les accidents liés à des piqûres d’aiguilles dans les centres de tri ne sont pas rares. Pour le seul centre de tri d’Avranches, on compte :
Ces incidents, souvent traumatisants pour les salariés, peuvent entraîner des infections graves telles que l’hépatite B, l’hépatite C ou le VIH, toutes transmissibles par le sang. En cas d’accident d’exposition au sang ou à d’autres fluides, un protocole médical strict est appliqué : nettoyage et désinfection immédiats, consultation aux urgences hospitalières et dépistage des maladies transmissibles dans les 48 heures. Ces protocoles soulignent l’importance cruciale de mesures de prévention rigoureuses pour protéger les travailleurs.
Des mesures de prévention renforcées
Face à ce constat, des mesures de prévention ont été renforcées dans les centres de tri. À Avranches, par exemple, les agents sont équipés d’équipements de protection individuelle (EPI) tels que des gants renforcés, des lunettes et des chaussures de sécurité. Bien que ces équipements offrent une certaine protection, ils ne garantissent pas une sécurité totale contre les perforations par aiguilles.
Les centres de tri appliquent également des protocoles stricts pour garantir une prise en charge rapide et efficace des DASRI identifiés et retirés des lignes de tri. Ces déchets sont placés dans des boîtes spéciales à DASRI, des conteneurs sécurisés, avant d’être dirigés vers des filières de traitement spécialisées.
Des filières d’élimination existent
Retrouver des DASRI dans les flux de déchets ménagers n’est pas une fatalité. Une filière dédiée existe depuis près de 10 ans et permet leur élimination par incinération dans des installations spécialisées, garantissant la destruction totale des agents pathogènes.
Les seringues usagées ou les aiguilles doivent impérativement être triées à la source. Elles doivent être placées dans des conteneurs spécifiques : les boîtes jaunes, remises gratuitement par les pharmacies ou les établissements de santé lors de la délivrance du traitement. Ces conteneurs doivent ensuite être déposés dans des points de collecte adaptés. Vous pouvez trouver la liste de ces points sur le site de l’éco-organisme DASTRI.
Les collectivités locales jouent également un rôle clé en organisant des campagnes d’information et en facilitant l’accès aux dispositifs de collecte adaptés.
Ensemble, prévenons les risques
La gestion des DASRI est un défi complexe pour nos centres de tri. Le risque d’accident pour les agents est bien réel, mais il peut être évité grâce à une responsabilité collective.
Patients en auto-traitement, professionnels de santé, vétérinaires, collectivités locales : chacun a un rôle à jouer pour garantir que les DASRI soient correctement triés, conditionnés et dirigés vers les filières d’élimination adaptées. Ensemble, prévenons les accidents et protégeons la santé de tous.
La vigilance est donc essentielle, en amont du traitement de nos déchets.
Il en va de la sécurité des travailleurs, de la protection de l’environnement et de la santé publique.